Al-Asmarat : un modèle inapproprié pour la réinstallation des habitants des quartiers pauvres

En quelle mesure les zones de réinstallation répondent-elles aux besoins essentiels des populations relocalisées ? Le projet Al-Asmarat réalise-t-il la durabilité économique, sociale et culturelle en tant que projet résidentiel adéquat ?

L’Initiative pour la Réforme Arabe a publié un document de politique de l’urbaniste Ibrahim Ezzedine sur les politiques du gouvernement égyptien concernant la création de nouvelles agglomérations comme alternatives pour la relocalisation des habitants des quartiers pauvres. Le document analyse le cas de la zone d’Al-Asmarat dans le quartier d’Al-Muqattam, l’un des projets phares que le gouvernement égyptien a promus comme le plus grand projet au service des pauvres et des personnes à faibles revenus.

L’Égypte est l’un des pays qui fait face à d’énormes problèmes dans le secteur du logement et les questions liées aux quartiers informels. Les politiques publiques de l’État ont mis en place de nombreux programmes de développement pour traiter ces problèmes à différentes époques. Au cours de la dernière décennie, l’Égypte a progressé dans le traitement des dossiers des bidonvilles et dans la création de nouvelles agglomérations comme zones alternatives pour relocaliser les habitants des zones informelles. Ce document a analysé la zone d’Al-Asmarat, l’un des principaux projets gouvernementaux dans ce domaine, en posant d’abord la question de savoir dans quelle mesure les zones de réinstallation répondent aux besoins essentiels des populations relocalisées, et si le projet Al-Asmarat réalise la durabilité économique, sociale et culturelle en tant que projet résidentiel adéquat.

Le document présente le plan général de la zone d’étude en termes de densité des unités résidentielles, de réseau routier, de répartition des activités commerciales, des espaces verts et des espaces ouverts. Le document présente également la localisation géographique de la zone d’étude, qui est le quartier d’Al-Muqattam dans le gouvernorat du Caire, et examine le plan général et les bases de planification sur lesquelles la zone est construite, les trois phases du projet et les coûts financiers qui ont dépassé 3,35 milliards de livres égyptiennes, selon les annonces officielles.

Ce document vise à étudier les politiques publiques de l’État dans la planification des zones de réinstallation et le traitement des habitants des zones non planifiées et des zones de réaménagement, afin d’atteindre les objectifs de développement et d’assurer la durabilité et l’intégration des zones de réinstallation, en réalisant une série d’objectifs reflétant les orientations stratégiques et l’impact attendu de ces politiques :

  1. Diriger les politiques publiques de l’État vers le respect des normes et traités internationaux, ainsi que des lois et règlements internes, pour assurer la conformité et l’engagement internationaux.
  2. Analyser les bases et les obstacles qui influencent les processus de développement urbain dans les zones de réinstallation, ce qui aide à orienter les politiques vers l’amélioration et le développement durable.
  3. Intégrer les éléments de la société sur les plans résidentiel, social, économique, culturel et environnemental. Préserver le logement comme une entité qui protège la dignité et le bien-être de l’individu.
  4. Identifier les besoins essentiels des populations relocalisées, en comprenant leur situation sociale, culturelle et économique, que ces besoins soient liés au logement lui-même ou aux infrastructures et autres services.
  5. Indicateurs de mesure et d’analyse de la zone : le document a adopté un cadre de droits économiques, sociaux et culturels comme indicateur d’évaluation de la zone.

Indicateurs d’évaluation de la garantie juridique de l’occupation du logement :

  1. Mesurer l’accès aux ressources naturelles et à l’eau potable, à l’énergie pour la cuisine, le chauffage et l’éclairage, aux installations sanitaires, à l’élimination des déchets, aux égouts, et aux services d’urgence.
  2. Évaluer la pertinence des coûts du logement par rapport aux revenus personnels de l’individu et à la capacité de les supporter, en plus des coûts de la vie quotidienne pour lui et sa famille.
  3. Évaluer la pertinence du logement pour la taille de la famille en termes d’espace, de protection contre le froid, l’humidité, la chaleur et la propagation des infections.
  4. Évaluer l’accès et l’obtention d’un logement adéquat pour toutes les personnes touchées par la démolition de leurs maisons et ayant besoin d’un logement alternatif.
  5. Évaluer la pertinence de la localisation du logement en termes de disponibilité des opportunités d’emploi, d’accès aux services de base et de santé, aux soins de santé, aux services éducatifs et sociaux.
  6. Évaluer l’expression du logement en termes d’identité culturelle et sociale des habitants, et adapter le design extérieur et intérieur et l’aménagement du site à cet objectif.

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